La RNT : expliquée à ceux qui n'ont rien compris...!!

La RNT (radio numérique terrestre) expliquée à ceux qui n'ont rien compris
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Info postée le 13-07-2012 à 14:19
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Certains annoncent que la RNT, la radio numérique terrestre, serait morte avant même d’être lancée.
« La radio numérique terrestre s’enterre », « le gouvernement porte le coup de grâce à la RNT, « Le gouvernement enterre la RNT », « De profundis », La radio numérique terrestre "en état de mort clinique", et on en oublie. Ils estiment que le refus du bureau de la radio (Groupes Lagardère, RTL, NextradioTV et NRJ) de demander une fréquence pour leurs radios serait préjudiciable pour l’avenir de la radio numérique. Pire, signe supplémentaire de l’annonce de la fin de la RTN, le gouvernement refuserait de préempter des fréquences pour Radio France.

Les grands groupes auraient réussi à convaincre les gouvernements (actuels ou passés) que la radio numérique terrestre n’a pas d’intérêt. Leurs arguments sont si gros que tout observateur connaissant le dossier comprendront qu’ils n’ont que pour but que de protéger leur place dans un audiovisuel figé.

Prenons leurs arguments :
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Les rapports demandés par les gouvernements pas si négatifs
Deux rapports demandés par le gouvernement auraient affirmé que la RNT n’était pas souhaitable. C'est faux . D’abord, il y a eu trois rapports et non deux. Le premier ultra-favorable à la RNT et les deux autres s’interrogeaient sur ce mode de diffusion sans être catégoriquement négatifs, loin de là.

Pas de bataille gros contre petits ? A voir...
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« Le SIRTI (syndicats des radios indépendantes) multiplie sur la RNT les communications agressives fondées sur une mise en scène factice de bataille concurrentielle entre "les gros et les petits"». On a beau tourner les faits dans tous les sens, on a bien des gros qui veulent garder leurs pré-carrés et les autres, forcément plus petits.

RNT gouffre financier ? Et la diffusion Grandes Ondes, c'est quoi ?
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« Dans son schéma actuel, la RNT représenterait un gouffre financier » : en quoi un mode de diffusion qui coute environ 5 fois moins cher que la FM serait un gouffre financier ? C’est vrai que pendant un certain temps, il leur faudra émettre en FM et en RNT. Le problème était le même pour les chaines de télévision historiques, on a trouvé des solutions de compensation. On pourrait ainsi leur attribuer à eux aussi des fréquences « bonus ». De plus, les radios du Bureau de la radio (Europe 1, RTL et RMC) continuent à diffuser en Grandes Ondes (GO), un vrai gouffre financier et peu écologique car ces émetteurs consomment autant d’électricité qu’une grande ville. Gouffre d’autant plus important que la réception en GO est désormais très faible (connaissez vous encore beaucoup de personnes qui écoutent la radio en GO ? Le Bureau de la Radio annonce une audience de 15% en GO, chiffre invérifiable et qui étrangement n’a pas bougé depuis 20 ans.

La Norme actuelle a été voulue par ceux qui la critiquent
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La RNT s’appuierait sur « une norme obsolète ». L’argument est vrai. La norme anciennement choisie (T-DMB) a été plus ou moins imposée par ces réseaux qui composent le Bureau de la Radio. Le T-DMB n’est utilisé dans aucun autre pays européen. C’est pour cela que le CSA a demandé que la RTN puisse être aussi (et surtout) être lancée en DAB+, la norme adoptée dans tous les autres pays européens, le changement de norme devrait être acté dans les prochaines semaines.

La RNT n’aurait « aucun plan cible » : Oui parcequ'ils n'en veulent plus
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C’est vrai, la date d’arrêt de la diffusion analogique en FM n’est pas prévue aujourd’hui, à la demande de ces mêmes opérateurs, et il est vrai d’un grand nombre de radios privées indépendantes. C’est à notre avis une erreur car il faut rapidement prévoir l’arrêt de la diffusion analogique, tout comme a été rapidement organisée, deux ans après le lancement de la TNT, l’arrêt de la diffusion analogique de la télévision. Que l’on ne vienne pas nous sortir l’argument du cout des récepteurs. Les français ont très largement profité de la TNT pour changer de téléviseur et dépenser des centaines d’euros alors qu’un simple adaptateur à 30 euros suffisait. 30 euros, c’est justement le prix d’un poste de radio RNT dans sa version la plus simple.

La RNT connaitrait « des échecs cuisants partout ailleurs en Europe ». C'est faux .
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En Grande Bretagne, l’audience de certaines radios émettant uniquement en numérique dépasse le million d’auditeurs. Près de 50% de la population est équipée de récepteurs numériques. Si l’arrêt de l’analogique a été reculée, c’est parce que la loi prévoit qu’elle ne pourra être organisée que quand plus de 50% de la population sera équipée. On en est proche.

En Suisse, la RNT a été lancée et couvre une très grande partie du territoire. L’équipement progresse.

En Allemagne, la RNT a été lancée il y a peu et il est impossible d’en faire un bilan exact.

Dans d’autres pays, la RNT est en cours de lancement et il est là aussi impossible de faire le moindre bilan.

Certains pays ont renoncé à la RNT comme l’Espagne. On espère ne pas connaitre les mêmes difficultés économiques que ce pays. Si non, on nous aurait menti…

On n'a pas besoin de nouvelles radios ?
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« Avec 880 radios exploitant le marché publicitaire en France et près de 30 radios par ville en moyenne dans les 97 premières villes de France, il est inconséquent de prétendre que l'offre radiophonique y serait restreinte, imposant d'urgence la RNT pour donner sa chance à une offre pluraliste qui ferait défaut ». La France n’est pas 97 villes. Les deux tiers des français ne reçoivent que 10-15 radios. Et puis, dit-on qu’il y a trop de journaux dans les kiosques ? Les français font leur choix pour la presse papier, ils le feront aussi pour la radio.

Le Bureau de la radio aurait été contre la TNT
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Rappelons-nous de la position de la position de TF1 et M6 face à l’éventualité du lancement de la TNT : Ce mode de diffusion de la télévision n’avait aucun avenir et aucun intérêt. Seul un bouquet payant gardait quelques attraits. On a vu ce qu’il c’est passé : la TNT gratuite est un succès. L’audience des nouvelles chaines dépasse les 25%. La TNT payante est un échec. Le Bureau de la Radio mise lui aussi sur la radio terrestre payante… CQFD.

Doit-on remercier l’aveuglement des « grandes radios » ?
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Nous le pensons puisque nous avons toujours estimé que la RNT devait apporter un grand nombre de nouvelles radios pour qu’elle soit suffisamment intéressante afin d’attirer un large public. Ces désistements sont une chance pour l’avenir de la radio numérique car ils laissent de la place pour beaucoup plus de nouvelles radios. Il suffit de consulter la liste des projets déposés auprès du CSA pour les zones de Paris, Nice et Marseille (voir nos précédentes infos) pour s’en convaincre.

La RNT apportera donc au minimum une trentaine de nouvelles radios dans les grandes villes : thématiques, musicales, locales, etc. et cela sans abonnement.

A noter que le CSA est dans l’obligation, de par la loi et ses engagements vis-à-vis du conseil d’Etat, de lancer la RNT.
Pour que le projet tombe à l’eau, il faut que le gouvernement dépose un projet de loi pour annuler les précédentes lois prévoyant le lancement de la RNT. A noter aussi que dans ce cas, les radios qui avaient été autorisées en 2009 demanderont alors un dédommagement pour non respect des engagements.

Faut-il rappeler que la radio n’a pas été créée par les gouvernements ?
La radio numérique terrestre peut très bien être lancée sans que les grands réseaux ou même Radio France soient diffusés sur ces fréquences.

Comme le dit justement le Bureau de la Radio, « Les Groupes qui ont décidé de ne pas se porter candidats constatent simplement que le modèle tel que proposé aujourd'hui n'est pas viable, ce qui n'empêche aucunement les acteurs intéressés de se lancer dans l'aventure. » Tout comme en 1981, les grandes radios ne croyaient pas à la FM, d’autres y on cru, dont certains qui sont devenus maintenant eux-mêmes des gros et qui ne sont plus très entreprenants. Laissons ceux qui y croient se lancer. On verra après qui avait raison ou pas.

La radio sous-IP trop fragile
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Enfin, dernier argument et celui là incontestable : lors de la dernière panne du réseau Orange, aucun de ses abonnés ne pouvait recevoir de radios via internet. Est-ce une seconde imaginable de prendre le risque de voir la radio dépendre d’une technologie si fragile ?

Tout comme on a fait la TNT pour numériser la réception de la télévision, il est impensable que l'on ne numérise pas la radio. Mais il faut rappeler que contrairement à ce que pense le Bureau de la Radio, l'IP n'est pas l'avenir de la radio. Les opérateurs GSM et FAI le disent : ils ne sont pas dimentionnés pour diffuser la radio à grande échelle. De plus, diffuser sous IP coute très cher, beaucoup plus cher qu'en RNT si on veut toucher des millions d'auditeurs. Enfin, la radio sous IP est d'une manière ou d'une autre payante car elle oblige à passer par un FAI. La radio perdrait ainsi son accès universel.

Serge Surpin