L’incroyable histoire du "Guardian" et de Scotland Yard..!!!

L’incroyable histoire du "Guardian" et de Scotland Yard...ou la liberté de la presse !.....a+...malaga...
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Il y a 14h 6min dans Old fashion media par Isabelle Otto ..
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La police britannique a menacé le Guardian pour que ce dernier lui révèle ses sources....... Le journal a évidemment résisté aux pressions, et vaincu...... Le journalisme est sauvé, du moins pour un temps, au Royaume-Uni.....!!

Etre un média avec un véritable service couvrant les autres médias est un nid à problèmes. Et « The Guardian » en sait quelque chose.

D’abord, le journal intellectuel de gauche de référence a été la victime des insinuations des autres journaux britanniques, soutenant à demi-mot que son obstination dans la couverture des écoutes téléphoniques du « News Of The World » n’était pas professionnelle mais une vengeance personnelle contre Murdoch, propriétaire du tabloïd, ainsi qu’une manière d’abattre un concurrent.

Ensuite, depuis une semaine, le Guardian faisait l’objet d’intimidations de la part de la Metropolitan Police - police de Londres -, qui seraient saugrenues si elles n’étaient pas effrayantes, car visant à obtenir l’identité des sources du Guardian dans cette affaire....... Au final, le Guardian ne devra pas livrer ses sources et s’en sort plus que dignement, pointant du doigt une presse britannique qui depuis des années s’est entendue « entre gentlemen », et ne couvrait plus les actualités relatives à ses concurrents.....ca c est grave...!!

On aurait presqu’envie de voir dans ces évènements la preuve qu’une presse où les journaux se mettent à l’abri les uns les autres n’est pas viable !

Mais que fait la police ?
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La Metropolitan Police - Scotland Yard pour les intimes - s’est fait tapé sur les doigts il y a quelques semaines par le parlement britannique, qui s’est déclaré déçu par son bâclage flagrant de l’enquête du « News Of The World ». Dans ce bâclage, pas de véritable mystère. En effet, la Met est depuis des mois suspectée d’avoir « aidé » les journalistes du tabloïd à effectuer des écoutes, totalement illégales, des boîtes vocales de célébrités, hommes politiques, familles de victimes de meurtres et proches de soldats britanniques décédés en Irak et en Afghanistan. La nature exacte de cette assistance - était-elle active ou s’agissait-il seulement de policiers qui "savaient" et fermaient les yeux - n’est pas encore claire, mais les agissements délétères de la police ne font pas de doute.

Il était clair que le bât allait forcément blesser tôt ou tard quand Scotland Yard a entamé elle-même l’enquête sur les agissements de ses propres policiers dans les écoutes. Il n’est en effet pas étonnant qu’une force de police sur le qui-vive, et qui avait dans les mains les armes pour faire pression, ait été tentée de chercher tous les moyens possibles pour se cacher derrière celui qui avait contribué à divulguer sa faiblesse aux yeux du monde : le Guardian.....

Tirer sur l’ambulance
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L’affaire s’est passée comme suit : le Guardian a révélé le 4 juillet 2011 que le « News Of The World » avait placé la famille de Milly Dowler, une jeune fille de 13 ans qui avait été assassinée en 2002, sous écoute téléphonique.

C’est cet article, très concis, qui a signé l’arrêt de mort du NOTW, car c’est la première fois que le public britannique réalisait que les écoutes n’avaient pas seulement concerné des personnalités qui avaient accepté tacitement d’être sous l’oeil des médias, mais des Monsieur-Et-Madame-Tout-Le-Monde victimes d’évènements atroces.

Et tout ça pour gagner la course à l’info et à l’audience. Or il a été établi depuis, que la Metropolitan Police venait d’informer la famille de Milly de ces écoutes, qui auraient eu lieu juste après le meurtre. Bref, la Met a soupçonné immédiatement un de ses policiers d’être à l’origine de la fuite au Guardian.

Et le journal indépendant insistait depuis des mois que Scotland Yard avait volontairement écourté l’enquête sur les écoutes téléphoniques, et avait ainsi permis au News Of The World de s’en tirer avec une réputation non ternie. Le Guardian avait laissé entendre également que cet immobilisme de la police était peut-être lié au fait que certains de ses policiers étaient main dans la main avec le NOTW dans cette histoire ...
Difficile de croire que Scotland Yard n’avait aucune vengeance en tête lorsqu’ils ont envoyé un pli officiel au Guardian vendredi dernier, dans lequel le journal était accusé d’avoir violé la loi britannique sur... l’espionnage !

L’argument de la Met est que si la source du Guardian était bel et bien dans la police, alors ils avaient poussé un fonctionnaire en charge de secrets à les divulguer, ce qui est illégal....... Du coup, le Guardian aurait eu l’obligation de transmettre l’identité de sa source et tous les autres détails de l’affaire.

Tir mal placé
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Mais le Guardian, fort de ses convictions et faisant simplement son travail, a insisté avec véhémence, par l’intermédiaire de son rédacteur en chef Alan Rusbridger, qu’il ne divulguerait pas le nom de la source de l’auteure de l’article sur Milly Dowler. Rusbridger a même ajouté que son journal "résisterait contre cette requête abusive de la police avec toutes ses forces".

Continuant de résister contre l’intimidation de la police, qui était prête à les traîner devant les juges ce vendredi même, ils ont envoyé un de leur journalistes-blogueurs, Roy Greenslade, les représenter lors d’une conférence sur l’avenir du journalisme organisée par Reuters hier.

Celui-ci a mis en avant le travail solitaire du Guardian dans le secteur des médias britanniques. Il a proclamé qu’à part eux - et dans une moindre mesure, « The Independent » - presque tous les autres journaux se sont regrettablement entendus, depuis des années, pour se protéger les uns les autres.

Ainsi, si une affaire concernant un autre média venait à leur connaissance, ils ne la couvraient pas, vidant ainsi leurs services médias de tout contenu, si ce n’est les sujets-bateau concernant la presse, de préférence, étrangère...

Quelques heures plus tard, la Metropolitan Police annonçait qu’elle avait décidé d’abandonner sa requête contre le Guardian..... On aurait presqu’envie d’applaudir........bruyamment.....!!