Parsifal candidat au rachat d'Orange cinéma séries..!!

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Par Paule Gonzales 09/11/2010 Mise à jour : 22:26
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INTERVIEW - Peter Ekelund, patron du fonds suédois, estime que la chaîne payante d'Orange pourrait devenir rentable si elle est proposée à tous les opérateurs.

«Nous pouvons être très créatifs tant en matière d'offres que de tarifs, en allant du micropaiement de 50 cen­­times à l'abonnement à 12 euros», déclare Peter Ekelund, fondateur du fonds Parsifal.

Alors qu'Orange et c@n@l + peinent à se mettre d'accord sur la fusion de leurs chaînes Orange cinéma séries et tipi Star, les fonds Parsifal et SearchLight alliés aux salariés d'Orange cinéma séries ont déposé une offre alternative. Elle devrait être examinée par les comités d'entreprise du groupe France Télécom. Le fondateur du fonds Parsifal défend son projet dans nos colonnes.

LE FIGARO. - Vous êtes candidat au rachat d'Orange cinéma séries. Êtes-vous crédible?

Peter EKELUND. - Bien sûr. Contrairement à c@n@l +, nous sommes en mesure de réagir très rapidement car nous ne sommes pas soumis à un processus d'approbation complexe par les autorités de la concurrence, ce qui serait le cas avec c@n@l + pour des raisons évidentes de concentration. Or, dans ce domaine, la rapidité d'une transaction est essentielle car la période d'incertitude actuelle peut être dommageable pour la société et les employés, si elle se prolonge.

Quel est votre projet avec le rachat de ces chaînes?

La convergence est une réalité. France Télécom a été pionnier en la matière en la développant. Notre volonté est de renforcer ce qui a été entrepris sur le plan éditorial qui mélange, sur cinq chaînes, films nouveaux, films de catalogue et séries inédites. Et qui diffuse tout cela sur de multiples écrans (TV, PC, mobile, tablettes). Il faudra également innover en investissant de plus en plus sur la 3D et en continuant à proposer tous nos programmes à la demande. Nous pensons que ces chaînes peuvent être rentables assez rapidement. Au­jourd'hui, Orange cinéma séries totalise plus de 400.000 abonnés alors que France Télécom dispose de 3 millions d'abonnés à son offre triple play. En rendant l'offre disponible auprès de tous les opérateurs, nous multiplierons cette base par 5 ou 6.

Quel est le prix que vous êtes prêts à mettre?

J'ai une idée claire du prix que nous sommes prêts à mettre mais j'attends de voir quelles sont les conditions de France Télécom.

Êtes-vous en contact avec l'état-major d'Orange?

Nous souhaitons, avec les employés d'Orange cinéma séries qui portent ce projet, entrer en contact avec les dirigeants du groupe pour connaître leurs intentions. Nous nous adapterons à leur proposition, qu'il s'agisse d'une vente ou d'un partenariat. Nos alliés du fonds SearchLight, anciens fondateurs de KKR, sont des spécialistes de l'investissement dans les médias.

Le marché de la télévision payante est-il devenu mature en Europe?

Selon moi, ce n'est pas le cas: la France compte 25 millions de foyers et c@n@l + détient 5 millions d'abonnés qui payent 35 euros par mois. Je crois que pour un pays qui compte 60 millions d'habitants, le taux de pénétration de la télévision payante pourrait être plus important. En moyenne, chaque Français dispose de deux à cinq écrans allant du téléviseur au mobile sans oublier les nouvelles tablettes. Nous pouvons être très créatifs tant en matière d'offres que de tarifs, en allant du micropaiement de 50 cen­­times à l'abonnement à 12 euros. Orange a commencé à faire quelque chose de très différent de ce que j'ai pu voir partout en Europe.

Être un opérateur indépendant rend difficile la négociation de droits audiovisuels, surtout face à c@n@l +?

Nous n'avons pas l'intention de nous situer sur le même segment de marché que c@n@l + et donc de convoiter les mêmes droits. Par exemple, nous sommes moins demandeurs de films nouveaux que la chaîne cryptée mais de davantage de films de catalogues et de séries inédites. En Suède, c@n@l + Nordic et TV 1000, qui sont positionnées différemment, sont toutes les deux très florissantes. Par ailleurs, il est de l'intérêt des distributeurs de services de multiplier les offres, et donc leurs fournisseurs de contenus. Cela reste la meilleure manière de développer le marché. Je remarque que la concentration est rarement une solution. Quatre ans après la fusion entre c@n@l + et tipi, le nombre d'abonnés des deux entités fusionnées a régressé d'un million d'abonnés.

Vous avez la réputation en France d'acheter et revendre les entreprises très rapidement…

Je n'ai pas cette réputation dans mon pays. Ce qui a ici retenu ­l'attention est la vente de c@n@l + Nordic que j'ai racheté en 2002 au moment de la crise de Vivendi. Nous avons redynamisé l'entreprise et fait tous les investissements nécessaires pour en faire une très belle société qui a suscité l'intérêt des groupes médias. Cela s'appelle le cours normal des affaires. Pour le reste, dans la plupart de mes autres activités, je suis présent depuis une dizaine d'années, comme c'est le cas pour Sellmax (équipement télécoms) ou le fonds Parsifal.

Par Paule Gonzales.......