Neelie Kroes ne veut plus de baisse du tarif du dégroupage...ha bon....voyez ci dessous...a+...malaga...
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Brève rédigée le 13/07/2012 à 16h00 par Arik Benayoun
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Les opérateurs historiques se félicitent et la bourse a très bien réagi à l'annonce de Neelie Kroes. La commissaire européenne au numérique a opéré un revirement à 180 degrés en annonçant que Bruxelles n'abaissera plus le prix du dégroupage jusqu'en 2020. Cette décision est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle pour le déploiement de la fibre optique ?
France Télécom peut se réjouir. Neelie Kroes, la commissaire européenne en charge de la société numérique, fait machine arrière sur le tarif du dégroupage. Dans ses recommandations pour favoriser le déploiement de la fibre optique, elle préconise de ne plus baisser le tarif du dégroupage au moins jusqu'en 2020.
En dix ans, le tarif de location de la ligne de cuivre a baissé de moitié passant de 17 €/mois en 2000 à environ 8,75 €/mois par ligne en janvier 2012. En prenant cette décision, Neelie Kroes opère un retournement spectaculaire. En octobre, cette même personne proposait de baisser l'accès au réseau cuivre des opérateur historiques provoquant une levée de boucliers des opérateurs historiques européens dont en tête de cortège, France Télécom, Telefonica et Telecom Italia.
Au départ, Neelie Kroes adhérait à l'idée qu'en baissant le prix du dégroupage, les opérateurs seraient plus tentés d'investir dans la fibre optique et d'abandonner le réseau cuivre. D'ailleurs de nombreux spécialistes affirment que la bonne qualité du réseau cuivre est un frein au développement du FTTH. Pour justifier ce revirement, la commissaire explique que rien ne prouve que la baisse du prix du cuivre entrainera des investissements dans le très haut débit. Elle prend en exemple certains pays (mais elle ne les cite pas) dont les investissements dans la fibre optique progressent alors que le prix du dégroupage se situe autour du prix moyen de l'Union européenne.
Pour les opérateurs alternatifs, cette décision a du mal à passer. L'ECTA (European Competitive Telecommunication Association), une association qui défend les intérêts des opérateurs télécoms avec des membres comme Free, SFR, et Bouygues Telecom, ne cache pas son mécontentement sur le maintien des « conditions onéreuses d'accès aux réseaux traditionnels. »
Le choix de Neelie Kroes est une victoire pour Stéphane Richard, PDG d'Orange, qui a effectué une gros travail de lobbying auprès des instances européennes. Depuis l'arrivée de Free, il n'a eu de cesse de dénoncer les risques d'un modèle de développement basé sur la concurrence. « Le modèle européen de régulation des télécoms axé sur la concurrence, la baisse des prix pour le consommateur, et donc la baisse des marges des opérateurs, atteint ses limites. »
Pour savoir si cette décision est judicieuse, il faudra regarder de près comment France Télécom utilise l'argent de la location de la boucle locale. Gageons qu'avec ce geste de l'Union européenne, France Télécom favorise le déploiement de la fibre optique en zone rurale.
Source : L'Expansion