Radio numérique Terrestre : allez hue ! on avance !...

Jeudi 1 mar 2012
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Vive la polémique, faisons la vivre même dans notre équipe.

Gilbert Draner, dans son éditorial, se montre très critique vis-à-vis de la RNT, la radio numérique terrestre : « on peut se poser la question de savoir si l’abandon de la diffusion FM, pour une diffusion numérique qui n’apporte pas d’avantages réels pour l’auditeur, est raisonnable, sachant qu’elle nécessitera le changement complet du parc de réception, lequel est estimé à 200 millions de récepteurs« .

Il cite Christopher Baldelli, président du directoire de RTL qui enfonce le clou : « Je crois à la radio numérique, mais pas à la radio numérique terrestre dont, visiblement, le modèle économique n’a pas été trouvé. »

Mais alors pourquoi RTL se montre très favorable à l’introduction de la RNT en Belgique : Une technologie innovante, nettement moins chère que la diffusion hertzienne. Les couts de diffusion en simulcast deviennent, hors de France, supportables.

« Si la diffusion terrestre numérique de la radio semblait incontournable il y a 10 ans, aujourd’hui, rien n’est moins certain face aux nouveaux modes de transmission numériques qui se sont multipliés et aux nouvelles formes d’usage au-delà de la diffusion traditionnelle : dès lors, les avantages de la RNT pour le consommateur ne deviennent-ils pas trop marginaux ? Dans les conditions économiques actuelles, comment justifier et rentabiliser les gros investissements que sont la mise en service de milliers d’émetteurs nouveaux et le remplacement de 200 millions de récepteurs ? »

Jean Luc Hees, le patron de Radio France, rappelle souvent que l’avantage de la RNT est qu’elle est gratuite. Gratuite et surtout anonyme, c’est un facteur important en démocratie. Personne ne sait ce que vous écoutez.

Nul besoin d’un abonnement pour recevoir la RNT. Pas d’opérateur pour vous « disputer » parce que vous avez trop écouté la radio et qu’en conséquence, il limite l’accès à Internet sur votre mobile.

Aujourd’hui, il est paradoxal que seuls les grands groupes privés soient contre la RNT alors que pour eux, le simulcast, la diffusion pendant une certaine période en analogique et numérique, ne pose pas de réel problème, car ils ont les épaules suffisamment solides pour absorber un coût de diffusion supplémentaire marginal.

Les petites radios et les indépendantes, celles qui le sumulcast sera onéreux, se montrent par contre en général très favorables à la RNT.

Quant au remplacement des 200 millions de récepteurs radios analogiques, cela ne posera pas de problèmes, le cout sera relativement faible. Et on peut constater qu’avec la TNT, alors que le changement de téléviseur ne s’imposait pas, une très grande majorité de foyers ont pourtant décidé d’en changer et dépenser plusieurs centaines d’euros.

En vérité, tout le monde est d’accord pour que la radio numérique terrestre soit lancée en France. Tout le monde sauf trois personnes, les patrons de RTL, Europe 1 et NRJ, ceux qui comme par hasard ont le plus à perdre avec l’arrivée potentielle de nouveaux concurrents. Elles ont peur de la RNT mais elles n’ont pas su bloquer la montée en puissance de RMC, diffusée en analogique.

La radio numérique passera par la RNT mais aussi, en complément par Internet. L’une et l’autre, pas l’une sans l’autre.

Par contre, il nous parait évident que la RNT doit apporter plus de choix. Déjà, le fait d’abandonner la norme T-DMB en faveur de la norme européenne DAB+, va permettre de faire diffuser plus de radios que prévu. Mais il ne nous semble pas impératif que l’on favorise le simulcast. Il faut au contraire favoriser l’arrivée de nouveaux programmes. Quand il viendra le temps d’abandonner la diffusion analogique, on aura trouvé de la place pour diffuser tout le monde.........
serge surpin...