Référencement, mensonges et vidéo...!!!

Référencement, mensonges et vidéo....voyez ci dessous...a+....malaga..
-----------------------------------------------

Il y a 13h 46min dans So_cult’ par Emmanuel Torregano
------------------------------------------------------------------------
MegaUpload n’est plus et les sites de video à la demande comme de télé de rattrapage voient leurs audiences s’envoler. Explications.

La fermeture du site MegaUpload est un événement fondateur. Il marque un point d’inflexion dans la trajectoire de l’Internet. La fermeture de Napster avait aussi été un de ces moments fondateurs, le site de partage de musique mortellement blessé ouvrait la voie à d’autres services, licites comme illicites. Avec la fin de MegaUpload, les industriels de la culture mais aussi ceux du réseau des réseaux ont une occasion unique de tirer les bons enseignements. La place laissée vacante est suffisamment large, elle permet toutes les ouvertures au champ du possible.

Que s’est-il passé ? Maintenant que le "Kim" du téléchargement direct est mort, on commence à y voir plus clair. Tout d’abord, il semble faux ou quelque peu exagéré d’affirmer la pérennité d’un "modèle" du pir@t@ge payant, comme il existe un marché noir, réellement lucratif lui, de la contrefaçon. Depuis 2005 que le site existait, il aurait engrangé environ 175 millions de dollars de chiffre d’affaires, situant donc MegaUpload dans la catégorie des sites à très forte audience (90 millions de visiteurs uniques par mois selon Comscore) mais à très bas revenu. Pour comparaison, Spotify a engrangé 72,5 millions d’euros sur la seule année 2010 avec une offre tarifée équivalente, mais légale.

Puissance des marques
------------------------------
Plus intéressant encore, il convient d’analyser les déclarations des sites de video à la demande licites. Pour ces derniers, il est évident que la fermeture de MegaUpload a coïncidé avec une augmentation instantanée du trafic. Imineo, c@n@l Play, TF1, etc., tous affirment constater un bond de 50% de l’audience depuis le blocage de MegaUpload.

Et a priori, cela parait plausible, même s’il est naturel d’en limiter l’impact économique comme le montre ZDnet sur le marché de la video.

Comment expliquer cette hausse soudaine ? La Hadopi s’est saisie du dossier et analyse les chiffres que les plateformes ont fourni ; une conclusion ne devrait plus tarder. En attendant, ce phénomène ne laisse d’interroger sur la puissance des marques et le référencement de l’offre légale. En effet, comment expliquer par exemple la croissance d’audience d’un site comme Imineo, dont le service est certes de qualité, mais qui ne jouit pas d’une grande audience - le site cumule 294 000 visiteurs uniques pour le mois de décembre 2011 ?

Pareil pour CanalPlay, qui sur le Net se débat pour attirer 366 000 internautes selon Nielsen NetRatings... M6 Replay fait mieux avec 1,8 million d’internautes, bien sûr, mais on est loin du 4,7 millions de MegaUplaod en décembre, et encore bien plus des 7,3 millions d’iTunes !

Il est fort peu probable que les internautes amateurs de séries connaissent ces plateformes légales (exceptée iTunes), et se soient décidés à les utiliser une fois MegaUpload fermé, par dépit en somme. Bien au contraire, la plupart de ces marques sont parfaitement méconnues.

Moteur de recherche
--------------------------
A l’opposé, si MegaUpload avait réussi à convaincre certains internautes de payer, et trouver ainsi un public fidèle, les internautes sont essentiellement des adeptes du moteur de recherche sur Internet. Pour regarder une vidéo, il est bien plus facile de taper son titre, la saison désirée, et même les sous-titres voulus, dans Google ou un équivalent pour obtenir l’adresse du meilleur fichier. C’est en faisant ainsi, que ces mêmes internautes, après la mort de MegaUpload, ont déniché les sites légaux !

Cependant, la persistance de MegaUpload dans l’Internet français, le fait que ce site s’installe comme le leader, et devienne une marque représente une limite à ce raisonnement. Beaucoup d’internautes avaient pris leurs habitudes chez Kim. Combien en proportion ? Difficile à dire sans une étude de cas, qui devrait être lancée pour mieux comprendre les ressorts de la consommation de vidéos sur le Net.

Cela dit, il serait intéressant aussi d’évaluer les stratégies de "référencement" des sites légaux et des autres. MegaUpload par exemple avait créé des dizaines d’URL différentes qui "redirigeaient" vers le vaisseau amiral du download. Cette méthode, très efficace, permettait à MegaUpload d’occuper les premières places dans les résultats de recherche. Qu’en est il de l’offre légale ? Il serait difficile de ne pas paraître cruel, en rappelant que CanalPlay a réalisé une campagne conséquente de communication... sur un affichage 4X3 dans le métro et dans la rue, dont on peut sérieusement douter de l’efficacité sur les internautes.

Et quant aux autres, c’est morne plaine. L’offre légale en souffre, et les créateurs par voie de conséquence. Aussi ubuesque que cela puisse paraitre, ces acteurs de l’offre légale attendent pour la plupart un geste de l’Etat.

Hadopi est évidemment en première ligne. Et puis, il faudrait aussi citer les manquements du gouvernement de François Fillon, qui avait promis des millions pour le Net sur l’enveloppe du Grand Emprunt, qui ne sont jamais venus... Dans cette situation, les grands groupes des médias, qui éditent ces plateformes légales, n’ont pas vraiment intérêt à trouver des solutions, forcément couteuses, et sait on jamais, qui pourraient bien donner des résultats étonnants !