Le Sénat sauvera la télévision publique..????

Le Sénat sauve la télévision publique..????
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Il y a 7min dans Old fashion media par Emmanuel Schwartzenberg
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En supprimant partiellement la publicité sur les chaînes publiques, les sénateurs préservent, à l’heure de la télévision connectée, son avenir..... France Télévisions sera, dans ce cas de figure, en partie financée par la redevance et l’Etat.......

Lorsque Nicolas Sarkozy a décidé seul de supprimer la publicité sur France Télévisions, qui aurait alors pensé que cette mesure sauverait, un jour, les chaînes publiques ?

Cette décision avait été prise pour conforter les chaînes privées qui ne devaient plus subir la concurrence commerciale de la télévision publique et pour contraindre cette dernière à remplir ses missions....... Autrement dit à concevoir des programmes qui échappent à la dictature de l’audience.

Cette perte de recettes avait été vécue comme une sanction prise à l’encontre de la télévision publique car on craignait, l’opposition en tête, qu’elle ne dispose plus des moyens suffisants pour se développer........ Des représentants de l’UMP, comme le député Christian Kert ou Jean-François Copé se sont même inquiétés des conséquences de cette décision.

L’audiovisuel à la veille d’une révolution
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Trois années plus tard, l’analyse est bien différente car l’audiovisuel va vivre sa plus grande mutation depuis l’apparition de la télévision dans les années 50. En décidant de supprimer définitivement la publicité sur les chaînes publiques avant 20h , le 1er janvier 2016, le Sénat a peut-être, si l’amendement est repris par l’Assemblée Nationale, sauvé France Télévisions.......

Les sénateurs n’ont sûrement pas saisi la portée de leur initiative tant ils la justifient pour des raisons somme toute techniques ; "ni le parrainage, ni la publicité sur les décrochages de France 3, ne semblent être des ressources dynamiques et l’augmentation des recettes liées au média global ne permettra certainement pas de compenser ces baisses, écrit Claude Belot, rapporteur spécial de la mission médias".

En fait, les télévisions vont vivre une révolution analogue, et sans doute encore plus puissante que celle que la presse écrite a traversé.

Concurrencés par la Toile, par la profusion des contenus consacrés à l’information, les journaux ont enregistré une baisse de leurs ventes qui s’est traduite par une érosion continue de ses tarifs publicitaires. Relativement épargnée par ce phénomène, la télévision va, elle aussi faire, face à la fragmentation accélérée de ses audiences et à l’ effondrement de ses recettes commerciales. La publicité pourra de plus en plus difficilement financer son développement.

La télévision au même niveau qu’internet.....
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Le développement de la télévision connectée, c’est-à-dire du mariage de l’ordinateur et de la télévision, va mettre sur un strict pied d’égalité les programmes de télévision et ceux qui sont véhiculés sur internet,vidéos gratuites, à la demande, data information…
Quel que soit le modèle qui s’imposera au final, Apple, Google, la solution technologique commune préconisée par toutes les télévisions françaises, l’évolution est irréversible. En 2012, selon une étude du groupe M, filiale de WPP, 42,2% des téléspectateurs auront fait le choix de la télévision connectée. Ils disposeront donc d’une offre extrêmement élargie qui fera pâlir d’envie les bouquets les plus riches de la télévision payante.
Pour se distinguer les télévisions devront donc investir dans leurs programmes, notamment l’achat de droits sportifs, véritable source d’exclusivité et elles devront investir des sommes très importantes dans la distribution et le marketing. Surtout si elles veulent échapper à la dictature de Google qui saura présenter, à n’en pas douter, une offre alléchante.

Le modèle économique de toutes les chaînes de télévision va donc être profondément bouleversé. Il va leur falloir investir alors que leurs recettes publicitaires vont baisser.

Si France Télévisions avait conservé le droit de diffuser des écrans publicitaires, elle aurait été contrainte, au fil des ans, de les brader, ce qui aurait peut-être amorcé son déclin.
Le ratio fonds publics-recettes privées, la préserve déjà des aléas du marché.En 2010, les chaînes publiques reçoivent 2,09 milliards d’euros au titre de la redevance et 390, au titre du budget tandis que les recettes de publicité et du parrainage se montent à 339 millions d’euros.
Certes, les pouvoirs publics tenteront toujours de rogner une partie des aides allouées comme ils le font cette année en ramenant de 450 à 390 millions d’euros puisque la part de la compensation budgétaire destinée à financer la perte des recettes publicitaires après 20h, mais ils ne laisseront jamais disparaître les chaînes publiques. Aucun gouvernement, qu’il soit de gauche ou de droite, ne le permettra. Aucun pouvoir ne leur refusera de développer sur internet. En confiant à Bruno Patino le soin de développer un pôle numérique d’envergure, Rémy Pflimlin, président de France Télévisions, anticipe sur cette nouvelle donne.