Bertrand Tavernier : "la politique culturelle de Kouchner..

le lundi 25-10-2010...
-----------------------------
bonjour a tous , Bertrand Tavernier : "la politique culturelle de Kouchner aboutit au désastre"......voir ci dessous....a+...malaga...
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
par Emmanuel Schwartzenberg........

Le réalisateur s’en prend ouvertement à l’Etat Français, et à Bernard Kouchner coupable à ses yeux de détruire la Culture française. Le vice président de l’ARP se prononce également, dans cette interview exclusive, pour la commercialisation de films à deux euros sur le net........

La défense de la Culture aura été le thème rassembleur des 20èmes rencontres cinématographiques de Dijon. Le développement d’internet qui se réalise en marge du cinéma, à l’instar de Daily Motion ou YouTube, et le désengagement prévisible de l’Etat inspire aux cinéastes comme aux créateurs les plus grandes craintes. Pour conserver la fameuse note AAA, délivré par les agences de notation, la France s’inscrira t-elle dans les pas du Royaume-Uni qui a effectué les coupes budgétaires les plus sombres de son histoire depuis 1945 et supprimé le British film Council ?
Bertrand Tavernier, vice-président de l’ARP (Association des Réalisateurs Producteurs), lance avec Florence Gastaud, la directrice générale, lance un cri de révolte.

La position prise par l’homme qui a réalisé "Dans la Brume électrique" et "La princesse de Montpensier" doit être interprété comme un signal très fort lancé à l’encontre de Nicolas Sarkozy, président de la République et à ce titre garant de la Culture française.

ElectronLibre Comprenez-vous que l’Etat français puisse, dans un contexte de restriction budgétaire, alléger, sinon réorienter, les dépenses culturelles ?

Bertrand Tavernier : La question n’est pas de savoir combien coûte la Culture mais combien coûte l’ignorance. Ecoutez le discours de Victor Hugo devant l’Assemblée Nationale en 1848 : "c’est à la faveur de l’ignorance que certaines doctrines fatales passent de l’esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau des multitudes." La facture de l’ignorance est illimitée.
Aujourd’hui, le représentant de la France à Bruxelles n’est pas là pour défendre la Culture. Comme Aviva Silver, directrice du plan media, vient de le confirmer. Les Français ne sont plus là, l’esprit de Jacques Delors ne souffle plus. Le gouvernement actuel se passe des services d’hommes comme Jacques Toubon qui ont défendu l’exception culturelle. Que reste t-il de la politique d’Alain Juppé pour ne citer que des personnalités du même bord politique actuellement au pouvoir ?

Le désastre Kouchner et du gouvernement
------------------------------------------------
La politique culturelle menée dans le domaine des affaires étrangères par Bernard Kouchner aboutit au désastre. Le patron du quai d’Orsay a supprimé les attachés audiovisuels dans toutes les ambassades alors qu’ils effectuaient un travail exemplaire et les instituts français à l’étranger sont menacés dans leur existence même. Dans le même temps, Christine Ockrent, directrice de France 24, perçoit un salaire supérieur à celui de Barack Obama !

Florence Gastaud : Devant un tel spectacle, on peut être certain que toutes les réformes initiées par Jack Lang, comme l’adoption du prix unique du Livre, ne verraient pas le jour !

EL : Dans un tel contexte, pensez-vous qu’internet puisse non pas se substituer à la défaillance des pouvoirs publics mais être considéré comme un véhicule de culture ?

BT : Il convient de s’interroger sur le principe de neutralité du net qui conduit à promouvoir des sites pédophiles ou néonazis, Internet est un véhicule de culture si les tuyaux sont régulés car la musique et le cinéma constituent des produits d’appel pour les flux.
Il ne s’agit pas de sacraliser le net, de la canoniser mais de distinguer ce qu’il peut véhiculer de positif et de négatif pour qu’il joue à plein son rôle d’outil culturel.

EL : Croyez–vous que la télévision connectée, c’est-à-dire le transfert de l’ordinateur sur la télévision puisse nuire au cinéma dont le format ne correspond pas aux modes de consommation du net ?

BT : On avait dit que la télévision tuerait le cinéma. Et celui-ci a survécu alors qu’une grande majorité de spectateurs l’ont découvert en regardant le poste. Aux Etats-Unis comme en France, une génération a grandi en regardant les films à la TV sans être jamais allé au cinéma. Et il s’est mis à l’aimer. Sur internet, ce sera pareil avec les films de Tarantino ou des frères Coen.

FG : Les modèles de télévision connectés démontrent, si besoin en était, que les films vont bénéficier d’une qualité de diffusion et d’une facilité de diffusion hors du commun. Le développement des SMAD (Services Multimedias Audiovisuels à la Demande) qui viennent d’être régulés, est une certitude.

Des films à deux euros
-------------------------------
EL : Justement, comment voulez-vous que le cinéma trouve sa place sur internet en l’absence d’une offre légale ?
BT : Cela fait des années que nous disons qu’il faut développer une offre légale et cesser de faire une guérilla inutile. Que les majors du cinéma ne renouvellent pas l’erreur de Pathé qui n’avait pas cru à la vidéo et avait cédé tous ses titres à René Château !
Heureusement, les choses changent. c@n@l+ commence à développer une véritable offre. L’initiative de MySkreen est extrêmement encourageante. Je suis certain que l’on va bientôt pouvoir trouver des films à 2, 3 euros maximum.
Avec un tel prix, le marché trouvera son public, la centaine de films qui ne trouvent pas de distributeur pourront être vus. Et l’on verra que la culture n’est pas en contradiction avec internet. Et vice-versa......